L'interview de Noël avec Didier Wampas !

Publié le 22 décembre 2025 à 17:55

L'interview de Noël avec Didier Wampas !

 

Quinze albums studio, plus de quarante ans de carrière, et une liberté intacte. Avec "Où va nous ? ", premier extrait de l'album du même nom (attendu en février 2026), Didier Wampas continue d’avancer à l’instinct, sans calcul ni posture. Écriture en studio, chansons courtes, absurdes et sincères : l’ADN des Wampas est plus vivant que jamais. Depuis Sète, Didier revient sur ce nouvel album, sa manière de créer, l’absurde comme langage et ce lien vital à la scène. Un échange direct, libre et profondément vrai, à l’image d’un groupe qui n’a jamais cessé d’être lui-même.

Bastonne! : Bonjour Didier (Les Wampas)! Comment allez-vous ?
Didier : Et bien on va très très bien. Ici Didier Wampas, je suis chez moi à Sète et je vais bien.

 

Bastonne! Merci de nous accorder un temps pour échanger sur votre quinzième album studio et vos quarante ans de carrière ! Quinze ou quarante, lequel de ces nombres vous interpelle le plus ?
Didier : J’en sais rien, ça fait plus de quarante ans. Quinze albums.. je ne sais pas lequel m’interpelle le plus. Au total j’en ai fait plus de vingt si on compte les cinq que j’ai fait avec Sugar & Tiger, les deux en solo dont un avec Bikini Machine et celui avec les Maudits Français.

Bastonne! : Le titre de votre album « Où va nous ? » joue volontairement avec la grammaire. Est ce une manière de revendiquer une liberté totale, y compris face au langage normé ?
Didier : Non non c’est une connerie. C’est une vieille phrase qu’un copain m’a sorti il y a très longtemps, que j’avais gardée en tête et que j’aimais bien ressortir. C’est pas une manière de revendiquer une liberté totale par rapport au langage normé, non non. Il y a déjà eu Sauvre Le Monde, il y a eu Taisez-Moi et maintenant Où Va Nous. C’est la dernière, après j’arrête de faire ça.

Bastonne! : Comment avez-vous abordé ce nouvel album ? Une intention précise ou vous êtes vous laissez guider par l’instinct, un lâcher-prise artistique ?
Didier : Pas du tout, y’a jamais d’intention en avance. J’écris plein de chansons, on garde les quinze meilleures, on les enregistre et après j’écris des paroles dessus. C’est toujours à l'instinct.

Bastonne! Les Wampas ont toujours cultivé un décalage "joyeux". Est-ce plus difficile de rester léger dans le contexte social et politique actuel ?
Didier : Non pas du tout, c’est pas plus dur que sous Chirac ou sous Mitterrand !

Bastonne!: L’absurde est omniprésent chez Les Wampas. Est-ce une façon de dire des choses très sérieuses sans adopter un ton sérieux ?
Didier : Un peu quand-même oui. Merci de dire ça parce que souvent on me dit qu’on fait du rigolo mais c’est pas du tout ça, alors qu’absurde, oui. C’est une façon de dire ce que j’ai envie de dire sans que les gens comprennent vraiment ou alors qu’ils interprètent comme ils veulent. C’est vraiment ça.

Bastonne! Didier, vous dites écrire vos textes une fois en studio, comme un écrivain de l’urgence ; était-ce le cas encore ici ?
Didier :Oui, c’était pareil, j’ai pratiquement tout écrit en studio. J’avais quelques idées que j’ai mises en forme pendant l'enregistrement, allongé sur une bouée crocodile dans la piscine. C’est pas mal du tout pour se concentrer.

Bastonne!Musicalement, l’album oscille entre votre ADN punk et des sonorités modernes ( "Anarchiste Intermittent", en autre ) ; est-ce un moyen pour vous de rester dans le coup, dans un monde où tout va trop vite ?
Didier : Ah bon? J’en sais rien. On a enregistré comme d’habitude, basse, guitares, batterie et puis ça sonne comme ça sonne. Mais c’est vrai que sur cette session on était tous montés sur ressorts. Il y avait beaucoup d’énergie !

Bastonne!La plupart des morceaux durent entre deux et trois minutes, typique du punk, rapides et efficaces. Est-ce frustrant de ne pas créer des morceaux un poil plus longs ou cela vous arrange bien, in fine ?
Didier : Ça m’arrange comme ça. Pour composer je prends ma guitare, je fais des morceaux et en moins de trois minutes déjà j’ai la structure complète. Généralement la structure du morceau ne change pas trop entre le moment où je le crée chez moi et celui où on l’enregistre tous ensemble.

Bastonne!La chanson "J’ai les nerfs ! " c’est 1 minute 37 ; aussi courte qu’une crise de nerf, mais musicalement, ça reste la plus punk  de l’album. Un message court, bref, tranchant ; comme écrite à la suite d’un mauvais rêve ?
Didier : C’est ce que c’est devenu mais à la base j’avais juste fait un morceau bien nerveux et ensuite j’ai écrit le texte en fonction de l’énergie qu’il transmettait.

Bastonne!Dans cet album, il y a beaucoup d’amour, de romantisme, "La chanson sur toi" , "Kenavo My Love" (même si en écoutant le texte on pourrait avoir un
doute ! ) , "Les Coronados" ( ou l’amour pour ce groupe ), " Gaetane" , "Mon Ventoux" ou encore "Aline à Reykjavik" ?
Didier :Oui, il y en a toujours eu et il y en aura encore d’autres.

Bastonne!Qui est donc Jean-Luc ?
Didier : C’est Jean-Luc Le Ténia, le meilleur chanteur français du monde, mon ami qui nous a quitté il y a quelques années.

Bastonne!Avec les évolutions techniques, votre manière de travailler a-t-elle changé, évolué ?
Didier : Pas du tout, j’enregistre à la maison sur la technologie que j’ai à portée de main. Au fil des décennies c’est passé d’un dictaphone à un enregistreur cassette ou je ne sais quoi et maintenant directement sur mon téléphone. Dans mon grenier,  j’ai une caisse pleine de différentes démos enregistrées sur tout un tas de supports différents. En studio ça reste assez classique, on laisse les ingénieurs du son choisir le matériel sur lequel ils veulent travailler.

Bastonne!Est-ce que l’âge et l’expérience ont modifié votre manière de composer ou de jouer ensemble ?
Didier : Je n’ai pas l’impression qu’on ait beaucoup évolué  une fois ensemble, on a le même âge qu’il y a dix, vingt ou trente ans.

Bastonne!Vieillir sur scène ensemble, est-ce une forme de fidélité, une forme de résistance ou une vitale nécessité ?
Didier : Ni l’un ni l’autre, on monte sur scène, on fait du rock & roll, on joue à l’âge qu’on a aujourd’hui, on continue et voilà. Vu de l’extérieur ça peut paraître comme une forme de résistance mais ce n’est pas voulu, on aime faire ça et on ne s’imagine pas vivre sans ce groupe. Donc c’est un peu vital quand-même, finalement.

Bastonne!Si le groupe devait se définir aujourd’hui par un seul mot (pas musical), lequel serait-ce ?
Didier : On s’en fout. Mince, ça fait trois mots, donc ça va pas. Un seul mot? Ohlala j’en sais rien. Attends, je réfléchis… VRAI. C’est ça le mot.

 

Bastonne!On écoute quelle musique dans le groupe ? (Hormis Mike Brant ! )
Dider : Alors là les autres sont pas là pour répondre donc je vais te dire ce que j’écoute. Les Lemon Twigs, les Mean Jeans, Ron Sexsmith, et plein d’autres...

Bastonne! Votre album "Où va nous ?" sortira en février 2026 ; après tant d’années de carrière, il y a-t-il toujours une appréhension quant à son accueil ?
Didier : Ah non non y’a aucune appréhension, j’aime cet album, c’est déjà la base, et maintenant qu’il est enregistré, je le laisse faire sa vie et si on en vend douze ou alors cent mille, dans les deux cas c’est bien et pour le reste j’en ai rien à foutre. Je vais pas faire des insomnies à me demander si tout le monde va l’aimer.

Bastonne! : Vous serez aussi à l’Olympia en avril 2026, c’est une belle date ! Est-ce pour vous la capacité idéal pour recevoir votre public ou préfériez-vous un jour, en dehors des festivals, vous produire dans une salle plus grande ?
Didier :Ohla non ! Une plus petite. Plus ça va, moins j’aime les grandes salles. L’Olympia ça reste une belle salle mais le Zénith, on y a déjà joué et ça ne m’intéresse pas d’y retourner. Le public est trop loin, c’est bizarre d’être là comme déconnecté des gens. Je serai très heureux de jouer dans des clubs plus petits, comme quand je tourne avec Sugar & Tiger ou Psycho Attack.


Le portrait chinois de Noël  de Didier :

● Si Noël était une chanson, laquelle serait-ce ? Ce Soir C’est Noël
● Si Noël était une chanson qu’on n’oserait pas avouer aimer ? Petit Papa Noël
● Si Noël était un album ? Christmas Album des Beach Boys
● Si Noël était un mot ? Joie
● Si Noël était un sentiment ? Joie
Si Noël était un personnage ? Jésus
Si Noël était un lieu ? Le salon avec un sapin
Si Noël était un bruit ou un son ? Les clochettes du traîneau du Père Noël
Si Noël était un cadeau ? C’est déjà un cadeau en soi
Si Noël était une règle à respecter (ou à transgresser) ? Crier “Merci Père Noël!” quand on reçoit un cadeau, peu importe lequel
Si Noël était un plat ? Le boudin blanc, vieux souvenir d’enfance
Si Noël était un voeux ? Paix sur la Terre
Si Noël était une erreur ? Noël commercial, comme il y en a trop
Si Noël était une diction ? Noël au balcon, Pâques au tison
Si Noël était un souvenir ? Les Lego

Bastonne!Que peut-on vous souhaiter pour ce nouvel album "Où Va Nous" ?
Didier : On est contents de l’avoir fait et de partir en tournée, donc que souhaiter de plus?

Merci infiniment Didier d’avoir pris ce moment pour répondre aux questions de Bastonne!

 

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.