SUN, "Brutal Pop II", la chronique de Bastonne!
Ils sont rares, les artistes qui t’arrachent l’oreille dès les premières secondes. SUN, elle, te la déchire avec élégance !
Derrière ce blaze solaire, c’est Karoline Rose qui tire toutes les ficelles. Franco-allemande, metalleuse dans une autre vie, elle a décidé de foutre un coup de pied dans la fourmilière avec son projet solo aussi barré qu’ambitieux : Brutal Pop. Pas un groupe, non. Un one-woman-army. Une artisane du son qui refuse de choisir entre pop qui groove et métal qui tabasse. Et nom de dieu que ça fait du bien !
Le premier EP "Brutal Pop" sorti en 2019 posait déjà les bases d’un genre maison, inventé à coups de riffs acérés et de refrains bien léchés. Pas de sucre, pas de nappes "plan-plan" : ici, on parle de pop avec du mordant, avec du muscle, avec des cicatrices. Un équilibre parfait entre la violence du growl et la douceur cristalline d’un chant pur. Ouais, un contraste maîtrisé à la perfection.
Avec "Brutal Pop II", Karoline revient pour cogner encore plus fort. Et c’est peu dire : elle a pris Andrew Scheps (oui, le mec derrière Metallica, RHCP, Adele, Beyoncé, bref, pas le dernier des manches) pour mixer tout ça. Et t’as beau monter le son jusqu’à faire vibrer les murs de l’immeuble, rien ne sature : c’est chirurgical, c’est massif, c’est beau. Derrière elle, Bassem Ajaltouni à la basse-Orgue Hammond et Loris Larosa à la batterie assurent comme une section rythmique de chars d’assaut bien huilés.
Neuf titres. Neuf claques. Ça défile à toute allure, tu as à peine le temps de reprendre ton souffle qu’on t’en remet une. !"Wave" ouvre le bal avec un groove frontal, presque vicieux. Tu te crois en terrain connu, et puis bam, ça explose ! La voix de Karoline passe de l’éther au carnage vocal sans crier gare. C’est là tout le jeu : elle maîtrise les règles de son univers et ne te laisse jamais deviner le prochain virage.
Et puis tu as "Blood" qui t’arrache littéralement les tripes ; mention spéciale, coup de cœur personnel, j’ai failli regurgiter mon café à la première écoute. Sur ce morceau, tout est là : tension, relâchement, refrain qui tabasse, ambiance cinématographique. On touche un sommet.
Avec "Princess Erakin", c’est le moment émotion. Une dédicace à sa cousine peintre disparue...RIP. C’est une vraie montée, pesante, avec des guitares qui résonnent comme un cri dans le vide. Et cette voix, encore, qui joue les montagnes russes ...
SUN ne joue pas dans la catégorie “pop sucrée”. Elle a creusé son sillon entre les genres, entre les codes, et surtout loin des compromis. C’est pas un projet qui tente de plaire à tout le monde. Et on sent que Karoline Rose n’en n'est pas à son coup d’essai ; en parallèle de la musique, elle a aussi tâté du cinéma et du théâtre musical ; résultat ? Une artiste point barre !
Ça donne quoi sur scène ? une performeuse paraît-il ? Hâte de voir ça!
"Brutal Pop II", c’est pas juste une galette à caler dans ta platine. C’est une bouffée d’air brut, un shoot . À écouter fort. Très fort. Et plusieurs fois!
Et si t’as encore un doute, je te conseille juste une chose : chope l’EP, colle-le sur un bon système, ferme les yeux et laisse-toi porter. Tu vas comprendre. SUN ne fait pas de la musique pour plaire, elle fait de la musique pour exister. Et ça, c’est exactement ce qu’on veut entendre !
Sun en concert :



Chronique de Bertrand pour Bastonne!
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