"KODA" - Dätcha Mandala.

Publié le 26 avril 2024 à 01:00

 

 Il y aurait tant de choses à dire sur le dernier album des Dätcha Mandala «KODA» et on ne va surtout pas s’en priver sur Bastonne! .

Cela fait déjà plusieurs semaines que nous avons eu la chance d’écouter en intégralité «KODA» et quelle écoute ! 

C’est un nouveau son que nous offre là le trio bordelais ; un son venu de Belgique puisque pour l’occasion, ils ont choisi Charles de Schutter, à la recherche d’une production plus puissante. Un choix bénéfique que l’on entend dés les premières notes de «She Saïd», premier single extrait de « KODA ». Un son très POP qui n’est pas s’en rappeler un certain groupe anglais : Oasis. D’entrée, ils nous envoient une guitare saturée, hyper entrainante et un refrain que l’on pourrait reprendre en  choeur. Avec «KODA», second single sorti, là encore on découvre une autre ère pour les «Dätcha» ; ça joue avec la gratte, c’est fluide et efficace ; il y a un air de Chester Bennington ( Linkin Park) qui n’est pas pour nous déplaire. Pourtant, le titre se veut dénonciateur et pose des questions existentielles ! Mais rien n’est excessif sur cet album ; le seul et unique solo de guitare de Jérémy (The Wanderer) est une bénédiction car il ajoute au tempo une liaison, comme une réponse à cette question restée en suspens «où allons-nous » ? La production y est tellement bien léchée qu’on a peine à croire qu’on a affaire là à un groupe purement français ! 

Le groupe n'ira pas jusqu'à renier leur passé, surtout pas avec "Oma Namah Shivaya" qui fait le lien entre les "Dätcha" des précédents albums et "KODA" le renouveau. Il apporte une dimension spirituelle à cet opus, un Mantra, accompagné de la batterie  de JB, inspirée de "The Mars Volta" , qui suit sa ligne et qui finira sur un solo d'une minute, posé au moment où on s'y attend le moins ! La voix de Nico ( lead-vocal) nous emporte vers d'autres sphères, aussi planante, qu'on a l'impression d'assister à un rite bouddhiste.

Ils nous ramènent finalement dans leur réalité grâce à "Wild Fire" ; tout n'est pas rose dans ce bas monde et c'est mieux de le dire en chanson, non ? D'ailleurs autant commencer par s'aimer, s'aimer soit-même, avec "Love Myself" où les riffs de la gratte rejoint divinement la voix veloutée de Nico qui nous offre par moment des envolées, telle une complainte. Le punk n'est pas en reste et encore moi lorsqu'on décide de débuter un morceau par un rôt très surprenant. La vitesse d'exécution des instruments nous fait vivre, de l'intérieur, ce que l'on peut ressentir lorsqu'on laisse place à la colère ! Une mauvaise rupture n'est jamais agréable et c'est bien là la genèse de "Thousand Pieces".

Avec "It's not only Rock&'nRoll", le trio nous font un clin d'oeil version Rolling Stones ( "It's Only Rock&Roll") !

Quelle surprise lorsque que les premières notes de "Julietta" retentissent ! On en pleurerait presque ! C'est un bonbon acidulé à la " Bang Bang" ( Nancy Sinatra), c'est mélodieux, mélancolique ; c'est l'histoire d'une  autre rupture  mais celle-ci est douce-amère. Celle qu'on ne souhaite pas mais qu'il faut quand même assumer ... La rondeur et la délicatesse du jeu de Jérémy conjuguent douceur et réconfort  ; c'est un ballade précieuse qui prendra toute sa mesure en live ! Un cri dans le silence.

"Homeland", qui clôture "KODA" est la somme des questions que se posent les "Dätcha", l'Ecologie, le Monde, les Hommes, comment s'affranchir d'une vie avec tout ça ? Le son hardos de la guitare appuie le fait que ce trio a vraiment envie de s'ouvrir d'autres possibilités musicales !

KODA c'est avant tout un travail de fond entamé pendant le confinement et cette volonté de faire évoluer le trio vers une production résolument plus moderne, après avoir écumé longtemps le "Heavy-Blues-Rock". Aidé de Charles de Schutter, ils ont pu mettre à profit sa solide  expérience  et explorer des sons entre "Muse" et "Gojira". 

Pour les Dätcha Mandala, c'est avant tout le plus ambitieux de leur album et pour Bastonne! ce fût un coup de coeur immédiat !

 

Dätcha Mandala : "On a choisi ce titre là pour être le titre de l'album. Une "Coda" avec un "C" , en musique, c'est la phrase musicale qui clôture un morceaux ; c'est la fin de quelque chose. Il faut savoir que Led Zeppelin avait donné à son dernier album, le nom de "Coda".  On a voulu faire un clin d'oeil en disant " vous voyez, ça c'est notre "coda" d'avec Led Zeppelin ; on le laisse derrière maintenant. C'est notre façon de marquer la césure musicale avec eux. On a aussi ce thème récurent sur les chansons de l'album, notamment sur "She Saïd" que voilà, nous sommes à la fin de quelque chose pour l'humanité et que nous ne savons pas exactement où l'on va mettre les pieds dans cinq, dix ans mais on sent que quelque chose touche à sa fin ; de part les limites physiques de la planète."

Tracklist "KODA"
1. She Saïd
2. Koda
3. The Wanderer
4. Om Namah Shivaya

5. Wild Fire
6. Love Myself
7. Thousand Pieces
8. It's Not Only Rock'n'Roll
9. Julietta
10. Homeland

 

Le nouvel album "Koda" sort le 26 avril 2024 chez DM Prod, Take It Easy et Discos Macarras.

 

*Artwork Smoke Signal Studios

Recorded at ICP Studios & Rec'n'Roll Studios by Charles de Schutter.
Mastered by Jett Galindo at Bakery Studio L.A

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